Call Out (re)cueillir
De mutation en émergence : des franchissements infinis - 2ème partie
Puisqu’il faut bien naitre, de nouveau et encore à ce qui vient. Affronter le monde, encore, oublier ce que les existences passées m’avaient montrée du tragique sans me le faire subir. Reprendre l’habit du candide et de l’innocence pour donner un sens au chaos des fractals sans cesse redistribués selon un jeu dont personne n’a les règles et dont Dieu lui même ne peut décider du vainqueur. Parce que périr n’a pas d’avenir, je me résolvais à éclore, portant en moi et ceux qui partagent mon sang l’obligation de remuer le monde.
C’est ici que Je le fais, entourée de murs, tenant encore le cordon de ce que je crois. Pour tenter de poser un pied au delà de moi.
Je ne peux pas définir ce que sera votre expérience dans cette histoire. Je ne peux que vous parler de la mienne et vous donner le cadre . A vous de me dire si nous nous sommes rencontrés et à quoi ou à qui vous êtes né.
Je franchis un petit sas, une remémoration des passages étroits des naissances précédentes . Des sons épars, musique tendre, voix nostalgique, sifflements et pépiements d’oiseaux émanent de petites boites à musiques. A l’intérieur desquelles une danseuse tente de s’affranchir de son cocon, comme nous qui nous avançons sans référence. Quelqu’un s’est collé au mur, et sursaute. Lorsqu’il se retire le mur est nu avec un petit trou en son centre. A travers l’oeilleton, l’empreinte du Dieu tombe sur ce qui reste de l’oiseau, s’est il envolé ?
J’entre dans une grande pièce face à la libération du cocon Call in. Un mouvement de coeur se balance et se projette sur trois cadre blancs suspendus. Les supports de cette remémoration, sont aussi ceux qu’il faut chercher. Une lampe de chantier révèle les milliers de trous qui dessinent les mois et les années d’une vie en laissant passer la lumière, comme le cycle du jour et de la nuit. Les supports sont les sujets.
Un arbre est abattu au sol, c’est le (h)Hêtre, un nid de nids. Si le fracas de sa chute en d’autre lieux n’a pas été entendu, ici, en silence, il se réverbère. Chacun des tronçons de l’arbre porte des fruits de ses rencontres passées, avec tous ceux qui ont nichés en lui. Ces traces sont ré-interprétées en psaumes, en or et ombres portées.
Le (h)Être demande si l’on ne s’est pas abusé sur sa force. Sur sa Souche est gravé le rêve de Nabuchodonosor, à monter trop haut vers le ciel il a fallut l’abattre, pour lui permettre un jour de renaitre. Mais que sont les rêves ?
Au ciel, un tout petit nid en cheveux et plumes s’abrite dans une envolée de pailles brûlées, arbre inversé, comment pourra t on y grimper pour répondre au commandement du Deutéronome 22 6 et 7 : libérer l’oiseau et prendre les oeufs et les petits afin que nos jours soient prolongés ?
Au pied des murs, des nids d’encre, spirales sanguine et aquatiques gardent sur papier la brûlure des arbres qui les ont portés. Le lieu est maintenant défini. Il est temps d’éclore.
A l’instant de naître, la solitude ontologique, la lumière crue sur le potentiel et ses flots de possibles sont le programme de ce qui est à vivre. Les différentes façons d’être au monde, serons nous l’impact de ce qui est jeté à l’eau ou ses ondes, créerons nous du vrai ou de la copie, ferons nous nous même ou ferons nous faire faire. Avec quelles illusions nous habillerons nous, nous qui sommes nus. Mais c’est une histoire que j’ai déjà racontée.