Décrocher la lune
Exploration de l'étranger qui est en nous
Décrocher la lune – Journal – Mardi 24 septembre 2014 2:13am la lune n’est pas là, elle ne s’est pas encore levée, elle guette derrière la terre ce qui sera en secret, elle germe. J’ai peur
Mercredi 25 septembre 11:22 nous sommes rentrés dans la nouvelle année avec l’idée nécessaire de la rédemption, le pardon à nous même. Entre le sucre des mets et du miel, l’idée de se réunir et la férocité de ce retour en soi pour y chercher les notions de bien et de mal, de mieux peut être. Une première ambivalence du soi et de l’autre, du dedans et du dehors. Je tâtonne avec joie, Je pose les éléments de la réflexion comme l’ouvrier vérifie ses outils avant de se mettre à l’ouvrage. Je mets de l’ordre, je compte et accueille. Le 25 septembre toujours a 23:31, et si la densité de cette nouvelle lune, la lune noire ou rouge était due à l’infinie des possibles, l’ensemble du vivant et du futur. Les raretés du passé attendant des dés du hasard, de la nécessité, de l’instant pour qu’émerge un ou des. Je me demande souvent comme le disait Emma, si nous étions fins présents avant que de naitre, en rangs attendant notre tour de chance. cette infinité est elle ce qui crispe quelque chose en moi, oubliant le souffle, noyant d’activité ce qui doit être un élan?
27 septembre 11:22, dans tout ce plein de futur et de possibles il y a aussi le vide de la séparation, il y a les au-revoir, les deuils, il y a les questions sur ce que l’on aimerait mais que nous ne pourrons pas, ajustement parce que la question s’est posée. Il y a l’infini et le néant, la réalité et le rêve, le possible et le réel.
28 septembre 16:35 Colère, de la colère partout autour de moi, dans la rue, les gens se mettant en avant ignorants des autres , bousculant pour leur air leur espace, sans regard, à travers seuls, en colère. Comme l’air ici en colère le temps chaud et humide, les foules qui se meuvent comme en meutes, la colère de l’anonymat, la colère et ma peur de ne pas exister de la vanité de vouloir être une, Ma colère, moi miroir de la rue, la rue me reflétant sans me laisser passer. Les détours pour suivre mon chemin, les compromis, le sentiment de transparence et de nullité de ce que je dis fait, quand d’autres mieux que moi l’écrivent ou même le vivent. Mes pauvres mots, mes tentatives de mettre de l’ordre à mon chaos.Et les couches de baume pour me masquer. Cette lune noire qui me cache est surement celle qui me reflète le mieux, inexistante et pleine de possibles, noire, triste et en gestation. Je tente d rester dans les limites du temps, sans jamais parvenir à m’en satisfaire, Soudain repasser à la ligne et être visible un instant.
Monday, September 29, 7:30 p.m. Gently as the bud extends out of the trunk, the moon is revealed. The autumn equinox is ambivalent, it rings the shortening of the days started three months before, but is now noticeable. And this moon which plunges me into renewal. Crossroads of sensations, rhythms and emotions. Perfect image of our lives, whose moments overlap and intersect. Live and die simultaneously in different places (planes) of our lives at the same time. Today, when the sun reveals 27% of the moon, I am reborn.
Today, September 30, 19:00, the moon emerged dense and blue, light and red. And also light and blue and empty and white. I looked for rebirth in me for the resonance of what my fingers were putting in place. Startle after startle fixing into the future. From doubt to doubt something is built, little by little, then refuses when I insist on ending it. My neck is stiff, I think I resist.
October 1, 5:30 p.m., I keep forgetting, trying to remember is so difficult that I relearn from scratch. I had lost my breath. This morning, slowly I put my feet back on the ground, finding the slowness that heals me. This morning I observed the moon of the earth: in me.
Story builded from a enriching collaboration in 4 modalities with Anne Mourier et Sheba Remy Kharbanda