L’absence en nos pas
Aller vers des parts de soi que l'on ne connait pas
Dans les ténèbres qui m’entourent, je cherche une voix, une voie vers la lumière. Les sons qui me parviennent n’ont aucun sens, ils se mêlent à mes pensées et ne tissent rien. Ils jaillissent de toute part, je me perds.
C’est le sentiment familier des sauts dans l’inconnu que chaque matin appelle et chaque soir apaise.
J’ébauche des cartes que je ne peux lire mais dont la présence me rassure. La matière du papier sur lequel elles s’esquissent , les éclats dans ma mémoire inscrivent plus valablement le nord que ce que je tente de déchiffrer des alentours
Forcément avec le jour, je fini par distinguer mes creux et mes bosses.
Forcément avec l’amas de ces contours révélés, je parviens à accepter l’ombre qui précède la lumière et aussi celle qui immédiatement l’engloutie.
J’avance pas à pas, souvent avec joie, riche de ce savoir accumulé avec les ans, les rides et les cicatrices.
Si je suis partie c’est qu’il n’est pas de lieux ou rester sinon, sans certitude, la mort. Si je me dépasse c’est que les autres aussi sont ailleurs.
Je laisse à la nuit et aux rêves les illusions d’un passé meilleur.
Alors je trace en mots et en points, en arcs et en concepts ces chemins comme autant de cailloux qui confortent mes regards en arrière alors que le chemin est devant et aujourd’hui sous mes pieds.
J’assemble et rassemble ce que j’ai pu éparpiller et si parfois la route est familière c’est qu’elle me demandait à être dessinée, approfondie, comprise.
Je vais vers des horizons lointains, qui s’éloignent quand je les approche, je vais vers des parts de moi que je ne connais pas.
Les obstacles sont intérieurs surtout quand ils se matérialisent dans les traits de l’autre. Il est infiniment moi, un moi inconnu qui ne s’efface que lorsque je le reconnais.
Cette absence de chemin est la liberté exorbitante d’aller dans l’inconnu et le vide, et le remplir de soi sans attente sans reconnaissance.
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