Passages à l’âme
Uniques, issus des vies et histoires passées, nous venons au monde pour y offrir un présent inconnu
Sur le chemin de ma liberté, j’ai regardé d’où je venais, ce que je portais, qui j’étais, ce que cela signifiait. Délaissant un moment le monde qui m’entoure, je suis entrée en moi y découvrir ma part sensible et créative, elle m’a menée à la douceur et à la violence, à mes naissances et à mes morts, aux nécessités de la vie. Sur cette route trébuchant sur la question du sens, je panse de certitudes mes inquiétudes sanglantes. Qui sait le dessein de son âme ?
Le pourquoi est lancinant. Je regarde au travers de deux fentes, un prisme du monde. Isolée de moi même, décorrélée, des parts de moi m’apparaissent et disparaissent, créant l’illusion du réel. Le dedans et le dehors. Un masque, pouvant signifier le beau et le laid, dire le bien et le mal. Je cherche dans le regard de l’autre ma vérité. Il ne voit que lui. Nous nous masquons l’un l’autre. .
Sur cette route, cherchant nos différences, la dissociation nous arrache des cris. Dès la naissance nous crions pour retourner dans le sein de nos mères, un cri de peur de froid et de rage qui raisonne en toutes les langues, à tous les âges. Le cri de l’impuissance et de la colère. Attendant du monde qu’il fait vibrer, vaciller, un réconfort. Quand l’écho de mon cri me parvient, si je l’entends, répondant à mes besoins, je prends sous mes ailes ma vérité propre et unique, ma mère intérieure et m’envole vers mon destin.
Alors j’irai où mes rêves nous portent, dans mes souvenirs d’abord rendre hommage, puis à la recherche de l’ombre qui m’a précédée. Je pourrai confier la réalité de mes rêves, cauchemars ou promesses. Pour m’envoler sur les épaule de l’ange vers des voyages nécessaires.
Sur cette route buttant sur la question du sens, je regarde en arrière, curieuse du vide qui me happe. Je ré-assemble les bribes qui ont fait ma vie, un patchwork qui me défini et dont je suis construite. Je trace la carte de mon chemin, sur laquelle bruissent mes fantômes. Quels parcours silencieux nous ont précédés? quand naissons-nous ?
Me reconstituant morceau par morceau, je brode ce qui m’a été légué, ce qui m’a été transmis et me dépasse. Lever les yeux me menait à l’illusion, me faisait trébucher, sur ma route je me pose la question du sens. Je regarde en moi et me réuni avec ma part céleste .
Allant vers les chemins du savoir, mettant nos pieds dans ceux qui nous ont précédés, sans croire qu’ils savent mieux que nous, sans les laisser nous scinder, nous fragiliser, joignant nos âmes à celle des autres, nous créons le Divin