TEVA
Nids terriers et autres refuges
Ni l’oiseau, ni l’écureuil pas même le poisson, n’attendent de l’homme qu’il leur fasse un abri. Dans un parc, de surplus botanique, on s’adresse aux plantes pour parler aux hommes. Je demande alors, pour la plante y-a-t-il nid, terrier ou abri ? Non. Je demande pour l’homme qu’est-ce que le nid, le terrier ou l’abri?
Le nid, je pense y avoir répondu déjà, mais peut être pourrais- je ajouter que c’est ce lieu de l’illusion du repos, il est devant soi ou derrière soi, toujours transitoire, il se définit par la nécessité de le quitter.
Le terrier, semble un lieu d’attente, il est sans doute le cocon sans l’idée protectrice. Il permet de passer les saisons dans la torpeur et l’oublie. Le terrier coupe celui qui y est réfugié du monde, créant un monde en soi.
L’abri lui n’est que transitoire, et même si les autres lieux du projet le sont aussi, l’abri dit les dangers auxquels celui qui en bénéficie échappe.
Ce serait un toit-bateau où tout se reflète et en premier lieu nos projections. La seule chose vivante serait le terrier cocon à l’intérieur, espace de maturation et de grandissement, matrice de ce qui va éclore, prenant vie dans la mort aussi.
Un bateau de transition, de mouvement, ce qu’empêche le nid et l’ abris, le terrier même. Alors une transition intime. Et à travers l’œil de bœuf c’est ce qui serait donné à voir. Le mouvement intérieur.
Et ce toit renversé par la tempête et les temps incertains, qui seuls nous poussent au changement, serait étendu là, perdu dans la terre. Immobile à son tour.
Etre à l’abri de la pluie, à l’abri du danger, à l’abri de l’amour, être à l’abri et échapper au monde réel.
Qu’est ce que le réel ? Un parapluie protège-t- il du réel, une maison est- elle un abri. Un homme en fuite peut-il trouver dans sa course un nid ?
Le bateau comme projection du nid, idée d’une arche de Noé emportant à son bord toutes les espèces mais seulement par couple, les idéaux et les illusions. Une arche échouée après le déluge, rapportant évidemment à toutes les migrations urgentes et désespérées. Une promesse de toit, de nid à reconstruire et fragilité de l’embarcation comme du rêve.