Jour 2 – Les mères ne sont toujours pas là, les femmes naissent
Ce séjour est sous le signe du lâché prise et je m'y emploie avec acharnement. Ce n'est pas que je n'ai pas peur, je me suis même relevée cette nuit pour la démystifier. Et je lui ai trouvé un nom, gestation. Elle prend des formes curieuses comme l'oubli. Ainsi, Je suis la fille de ma mère et je ne m'en souviens pas. Je suis la fille de mon père et je ne m'en je ne me souviens pas. Je suis la mère de mes trois enfants et je ne m'en souviens pas, la femme de mon mari et je ne m'en souviens pas, l'amie de mes amis et je ne m'en souviens pas. Cela me donne l'illusion d'être seule, alors qu'ils me laissent tous le champ libre pour créer. Comme Ali était lui aussi parti à la fonderie pour rendre visite aux mères qui prennent leur temps et me font des secrets, j'ai laissée mes mains aller où elles voulaient et des femmes ont commencé à voir le jour. Des femmes qui s'abandonnent, des qui quittent, d'autres qui accueillent, celles qui prient, celles qui s'offrent les enfants qu'elles sont restées. Elles sont chacune d'entre nous. En voici quelques ébauches Je ne me souviens de rien sauf quand je convoque les moments qui nous unissent et quand vous vous rappelez à moi en m'envoyant de vos nouvelles qui me nourrissent. Merci rodach_webstie