L’exil intérieur

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J'ai été louer un film au vidéoclub, et si je vous raconte cela ce n'est pas pour vous faire part de mon quotidien, mais pour expliquer pourquoi je ne découvre qu'aujourd'hui le magnifique film Amreeka de Cherien Dabis . Il est question d'exil, peu importe de qui il s'agit, le nom de celui ou celle ou encore ceux qui partent. Qu'importe la raison pour laquelle ils sont amenés, poussés à partir loin de chez eux ou même qu'ils ont choisi de tenter leur chance ailleurs. Ce qui m'a frappée c'est l'universalité de l'arrachement. La douleur de la décision, même quand ce que l'on connait n'est plus tenable, la peur de l'inconnu empêche. Mais si la folie ou la conscience extrême qui se confond avec l'inconscience permet de franchir le pas, passé l'euphorie du courage, la réalité nouvelle est une trahison. Une trahison à ses rêves, à ceux qui vous ont donné le jour en un lieu et un temps renié, et surtout à son identité que l'on est parti conquérir. Oser affronter ses peurs, oser briser ses frontières, oser affronter l'autre qui a souvent plus peur que vous, oser se redéfinir enfin oser s'approprier. N'y-était-il pas question de l'Homme qui chaque jour doit se réinventer ? Trahir ce serait ne pas partir, et se faire offense. Est-ce ce dont je parlais dans Exil ? Il y était question de la trace de ceux qui passent. De la mémoire qui embellie le passé des réalités multiples pour une même revendication. Je me plaçais en héritière de cet exil et non comme actrice. Peut-on hériter d'un exil intérieur ? 2009 ligne de vie 3.jpg

Publié le 19/06/2010

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