L’oiseau vient d’arriver, et voulait vous voir.
Il est né très vite, dans un souffle, entre une fin et un début. Il s'est immédiatement envolé emportant avec lui les promesses blessées des mères. Ces mères qui n'ont pas voulu se laisser idolâtrer, préférant vivre de, et dans, nos souvenirs. Refusant d'être posées en relique puis oubliées par des enfants distraits. De leur passage, elles n'ont laissé pudiquement que quelques brindilles. Par pure ironie, l'oiseau, majestueux, vilain petit canard déguisé en cygne, vole. Tournant autours des cendres de ces mères, appelant la sienne, à le regarder, il a pris leur esprit sous son aile, un nid fait de brindilles de cornu et d'hêtre. Aujourd'hui l'accueillant en mon sein, moi l'ogresse recherchant sans fin ma condition de fille, perdue depuis longtemps, je le libère pour qu'il s'envole jusqu'à vous. (pour retrouver les mères et leurs cendres cliquez ici et ici)