Nos quêtes
Je profite de ces jours de Pâque, en quêtes de nos terres promises, pour partager avec vous quelques images et reflexions nées de l'exposition cris et féminité(s).
Dans le secret de mon atelier, les oeuvres naissent et se donnent un sens qu'elles m'offrent directement ou à travers vous. Joyce Yahouda en associant les cris à des féminité(s), que je n'avais encore jamais montrées, m'a inspirée une nouvelle "histoire". Elle porte sur la possibilité de laisser émerger nos intuitions et notre humanité sauvage, le féminin de l'Homme, par un sursaut de vie.
"Baignés entre sang et secrets, à l’image de Dieu, mâle et femelle nous sommes, indivisibles. L’air nous scinde, nos pères nous définissent. Nous nous oublions, s’effrayant de ce que nous ne reconnaissons pas de nous. Quand nous séparons nous ? "Dans les corps de nos mères, nous goûtons les violences, les questions et leur amour en germe. Pages blanches déjà souillées d’histoires inconnues et invisibles, nous sommes en bataille. Fracturant les matrices, nous nous frayons des passages qui cicatriseront. Elles crient en nous enfantant, nous en les quittant. Les promesses s’effacent, quand naissons nous? S’éloignant, faisant l’expérience de la solitude, nos voix tapies font échos à l’oubli. Les ondes, contenues un temps, grondent et nous débordent. Brisant les guets, ravageant nos croyances, elles lavent sans précaution nos limites et nos consciences. Nos vérités muettes sont exhumées nues. Perdus nous remettons ensemble les peurs, l’autre et le sacré. Nous nous réunissons."
Ce matin, avant de vous écrire, relisant ce qu'Annick de Souzenelle a écrit dans "la symbolique du corps humain", à propos de Pâque, je suis tombée sur ce passage :
Tu enfanteras dans la douleur. Par gestations successives, de matrice en matrice, par accouchements d’elle même à des plans de plus en plus élaborés de son être, par lentes et rudes ascensions, l’humanité va "remonter son arbre" et atteindre à cette conquête Le passage du peuple hébreu en Egypte est un des principaux aspects de cette évolution. l'Egypte est une matrice capitale. Or de ce ventre , telle notre infantile humanité, le peuple hébreu refuse de sortir. Il a peur de cette mort qu'est la naissance. En profondeur existentielle, et en paradoxale opposition à sa quête ontologique, l'humanité préfère la servitude à la liberté.
Je vous souhaite, mes amis, des sursauts de vie, de douces ascensions en vous même et de préférer la liberté inconnue à l'esclavage. Les Féminité(s) et cris sont exposés jusqu'au 9 mai 2015 à la galerie Joyce Yahouda, au 372 rue Sainte Catherine ouest, #516, à Montreal, du mardi au samedi de 12h00 à 17h00 et sur RDV.