Toutes les bonnes choses ont une fin
C'est pour mieux recommencer. Alors je planifie déjà dans ma tête quand sera cette prochaine fois où je pourrais vous avoir comme partenaires et soutiens. Où la mémoire courte je me demanderais ce que je suis venue faire dans cette galère. Où Ali saura d'un mot, d'un conseil magnifier une chose toute simple. Où je serrerais la petite Star dans mes bras. Où je rirais avec Lukate. Où je serais si parfaitement à ma place. Je laisse avec tristesse Ali et ses oeuvres spirituelles et provocatrices. Et Lukate qui aimerait bien trouver un mari occidental.
Je laisse Ti, Bin Soy (dans le désordre) et la petite Star qui brille déjà Mais aussi les pipelettes Enfin je les laisseraient tout à l'heure, parceque ce ne fut pas une journée d'adieu, mais un jour de joie et de création jusqu'à la dernière minute Le totem a avancé dans sa quête de spirituel, une nouvelle fois désossé, il porte désormais en son coeur caché, et a vous seuls révélé, le nom de Dieu. Une fois de plus sur le métier j'ai remis l'ouvrage, et les prières au soleil et à la lune se sont entremêlées, tournant à l'infini autour de l'autre et d'elles même. Les mots gravés en miroir, sans miroir, s'impriment en épaisseur sur le tronc. Ils sont comme les surjets de ce socle, un tronc coupé il y a 70 ans, à l'exacte moment où le monde avait le choix entre le bien et le mal pour basculer du coté que l'on sait. Car la foi rejaillit forcement, il faut seulement trouver en quoi, en qui.J'espère en soi Le masque se termine, il voit la dérision, de ceux qui le fuient , qui se fuient, attirés par une divinité inaccessible semblant porter toutes les promesses, tous les possibles, qui n'est que la parure vide de celui qui est au plus près de soi. Il reste la patine que je laisse à Ali, en "remote control", et que vous découvrirez en même temps que moi à Genève. Les foules étaient en bonne voie et le danseur menait sa barque tout seul. Lukate et Soy et Ti chacun de leur coté m'avaient apportée des branches pour compléter celles ramassées à la plage. J'ai voulu voir ce qu'elles avaient à me dire. J'ai, je l'avoue essayé de refaire un masque que j'avais beaucoup aimé mais préféré laisser au totem (pour mémoire voir la photo. Comme rien ne nait sans lâché prise, de construction en construction, une demi heure avant de plier bagage, une sculpture qu'il serait hasardeux d'appeler oiseau est née, juste pour la joie, le petit plus. Une oeuvre sans intention qui m'emmène vers les cieux déjà que je dois m'envoler ce soir. Une promesse que je laisse là, un lien de plus pour revenir vite. ET voilà je laisse l'atelier, l'endroit d'où je créais et vous envoyais de mes nouvelles Sur le chemin je croise un temple chinois connu pour exhausser les voeux, j'en fais aussitôt un dont vous faites tous partie. Un dernier regard, un dernier au revoir, une dernière embrassade, un dernier appel pour se dire que c'était trop court et me voilà à Frankfort d'où je vous envoie mon message. Je prolonge le temps avec vous qui êtes mon dernier lien avec ce séjour. J'ai le temps, l'aéroport de Genève est bloqué par la neige. Je ne vous ai pas montré notre copine de la "cantine", ni que j'avais conduit à gauche, ni des tas de petites futilités qui nourrissent la mémoire, mais je vous ai dit l'essentiel et je vous quitte heureuse, prête à reprendre l'aventure avec vous bientôt.