Vertigo – 5 – Jour 6

Ce matin en me réveillant, je pensais au lien entre mon travail et le pays où je suis, je me rendais compte que je ne fais pas mention des lieux d'où je crée, alors qu'en général, ils ont forcément une influence sur ce que je mets à jour, que ce soit parce que je suis chez moi dans le confort de mon atelier à la maison, où le vide que je m'impose chaque semaine dans l'atelier d'Annemasse, la mise en danger de la création en Thailande, les rencontres à New York, le retour en terre de mon premier exil géographique, ou bien encore ici, en Israel, terre promise. J'y ai passé déjà beaucoup de temps dans une précédente vie, avant que d'accepter d'être. C'est peut être une rencontre avec la danse contemporaine à Jérusalem, qui m'a le plus mise en mouvement. Je m'étais dit devant la force de la création, qu'Israël était le pays, le seul où la créativité était si brutale, si nue, et que je devais y aller créer si je voulais pouvoir me dire artiste. Je m'étais dit "y aller", alors que précisément c'est depuis son coeur, Jérusalem que je me faisais cette reflexion. Y suis-je ? Ce matin c'est à dire plus tôt qu'au moment où j'écris, je pensais qu'Israël est la terre de l'exil, de tous les exils, imaginaires et réels. La terre promise. La mère intérieure à conquérir. Et ce n'est peut être pas un hasard si, pour habiller l'oeuvre-son, que j'ai appelée "A ma mère" alors qu'il n'est jamais fait mention d'elle, je construits un nid en devenir.