Yama 5 – Que nos lumières se rallument
Juste avant que ne se finisse l'an païen je suis retournée en Israël sur les traces de ce qui va être. Nous sommes remontés sur scène. Depuis la fin novembre les cubes ont été construits, il leur manquait encore leurs robes, pour que la scène nous renseigne, nous leur en avons inventés. Les costumes, tribaux et sombres viennent souligner le moment de vie que les danseurs vont interpréter. Il n'est pas encore figé.
L'an chrétien, commencé et fini dans le sang, ne dictera pas l'humeur de cette pièce. S'il y fait nuit, les étoiles veillent.
La musique dessine le chemin de ceux qui ne voient pas et se cognent. Tranquillement et avec force, elle accompagne leurs pas, en profondeur et en écho, hors du temps.
Du noir devra émerger ce que l'année et les siècles écoulés tentent d'oublier. L'Homme à l'endroit, qui regarde dedans pour nourrir dehors.
Noa avance encore à l'aveugle, guidée par son instinct. Le temps manque et presse. A un mois de la première, elle dessine un combat avec les éléments, le temps et elle même, les grandes lignes d'un conte universel de la vie et de la mort.
La semaine prochaine, nous retournons pour la dernière fois sur scène, sur le chemin des rois mages poser nos offrandes, ce que nous savons, ce que nous découvrons et ce que nous accepterons de nos songes. Nous déciderons s'ils sont rêves ou cauchemars. N'est ce pas notre responsabilité.
Alors que l'an commun recommence, sans repos ni trêve de violence, je souhaite qu'à la fin du spectacle nos lumières se rallument.